Un Monde

Recueil de photographies et de textes édité à 100 exemplaires numérotés et signés, accompagné d’un tirage photographique original en série limitée.

L’ouvrage, composé de 5 cahiers – Afrique et Moyen Orient, Amériques, Asie, Europe, Océanie – emboîtés dans un coffret imprimé et sérigraphié accompagné d’un tirage photographique original.

*Avec le soutien de Fedrigoni pour les papiers, de Printmodel pour la photogravure, de Juliane Cordes pour la mise en page et des imprimeurs Chirat, Fot, Hemisud, Martinenq et PPA Mahé.
La Fondation d’entreprise Hermès a permis la production de la série « Lieux inspirés, intérieurs des Trésors Vivants du Japon » publiée dans le cahier Asie.

un monde

Les continents, lambeaux morcelés de notre belle terre, baignent dans l’étendue infinie et la profondeur des mers. Fruits de mystérieuses dérives, Afrique, Amériques,
Asie, Europe et Océanie sont les noms des immenses parcelles que peuple l’humanité, depuis la nuit des temps, depuis les débuts de notre mémoire commune. Continents comme fœtus, promesse d’improbables destinées…

Leurs noms sont tous féminins, comme la Terre. Terre féconde, terre nourricière, terre d’accueil pour l’insondable diversité des espèces, animales ou végétales, mais aussi des couleurs, des langues, des races, des cultures, des croyances et religions des hommes.

La sphère et le cercle ont en commun d’être sans début ni fin. Et pourtant, aveuglé sans doute par son égocentrisme et le sentiment éperdu de son unicité, l’homme n’a jamais cessé de penser que toute la terre, sans parler de l’univers, n’avaient pu, ni exister, ni encore moins s’organiser autrement qu’autour de lui. Séjournant dans l’Ile de Pâques, j’avais découvert sur un rivage de la baie de Hanga Hoonu, appelée encore baie Lapérouse, un énorme bloc de rocher, parfaitement rond. J’y avais assis Maxime, mon premier fils, pour faire une photo. Rentré au village, des Rapa Nuis m’avaient dit que, dans leur mythologie, cette pierre était désignée comme le Centre du Monde…

Ce long voyage, entrepris il y a longtemps, m’a conduit à accoster à bien d’autres rivages, disséminés à la surface du globe sans que je puisse jamais me satisfaire
des apparences. Aujourd’hui, je comprends enfin, en me retournant, qu’il était guidé par un fil invisible, celui qui mène à des mondes intérieurs : portraits de gens ou autoportraits, portraits de vies, vies concentrées comme reliques dans l’infime et fragile espace de simples images, capturées au fil du temps.