Lumière… Comme celle qui inonde cette villa du Caire aux murs gorgés de chaleur. Les lignes d’un moucharabieh viennent y projeter leurs formes courbes. De la pièce d’à côté s’échappent les dialogues d’un film indien qui passe à la télé, un film d’amour en technicolor. La lucarne du poste aux couleurs acides se découpe dans cette pièce vide habitée par les ombres…
Les créatures de Monsieur le Marquis sont de curieuses natures. Lutins ludiques et femmes rondes, sirènes et satyres facétieux se sont donné rendez-vous dans l’étrange aquarium où l’on joue à s’étreindre. Elles s’y installent, y grouillent, s’y nichent. Elles déchirent à belles dents les effusions brûlantes et dessinent en acrobates de nouvelles figures érotiques. Vient la Lune… La moiteur de la nuit se fait lourde…Les corps abandonnés, en totale pesanteur, se livrent aux rêves. Avec délices, les gravures de Juliette viennent projeter leur ombre à la surface mouvante et fragile de rideaux blancs. Une brise légère et chaude venue des sables doucement les agite. Ondulations hypnotiques… jusqu’au sommeil.